jeudi 9 mai 2013

Petit portrait de famille à la gueule cassée.

Ami de la poésie narrative bien le bonsoir.
Ouais je sais, ça fait un bail.
Entre-temps, avec mon amoureuse, nous avons eu un fils magnifique : Séni.
Avec mon papa à moi, Lionel, son grand-père, on a fait cette bande-dessinée,
'Tout Conte Fée'
Or, l' histoire racontée se déroule en 1915, une époque qui fascine mon père depuis longtemps et qui se trouve être celle que vécut son propre grand-père, le père de ma Mémé, mariée à mon Pépé qui dessinait et jouait de la trompette.
Le grand-père de mon père donc, Joseph, Paul, B.
ex-soldat au 3ème bataillon de chasseur à pied,
né le 22 décembre 1892 à Saint-Dié dans les Vosges,
fut nommé Chevalier de la Légion d'Honneur le 18 décembre 1929 à Paris
pour avoir pris un bout d'obus dans la tronche...pour la France.
Si vous voulez voir à quoi ressemblait sa gueule cassée, il faut arrêter à 7'31s.
la lecture de cet extrait du film d'Abel Gance 'J'accuse' (1919)* où mon arrière grand-père fait de la figuration parmi les zombies ! 


Quand j'étais petit, dans notre appartement de banlieue, il y avait un dessin de Tardi dans un sous-verre que je regardais tous les jours représentant un poilu de la guerre 14/18 (Brindavoine peut-être ? je ne l'ai pas retrouvé sur Google) qui disait en gueulant dans sa bulle (de mémoire) : " Merde à l'Armée, Merde à la France, Merde aux cons, Merde aux curés, Merde aux flics, Et Merde !...", ce qui résume assez bien les grands principes de notre Famille.
Sur le mur au dessus du coin repas, mon père avait peint les toits de Paris de la couverture de l'album d'Adèle Blanc-Sec 'Adèle et la bête' (sans le ptérodactyle ni Adèle) publié par Casterman...


On mangeait assis sur de vraies banquettes de metro 'Sprague' en bois (ce fut la même chose ensuite chez mes grands-parents et c'est actuellement le cas chez mon frère). Cerné par Tardi, les toits de Paris (je les ai aujourd’hui sous les yeux depuis ma fenêtre), le métro, j'ai grandi entouré de livres et de bande-dessinées, de jouets du début du siècle dernier collectionnés par mon père, surtout des trains, mais aussi des voitures, des bateaux, des automates, des illustrations et divers objets de cette période...
On va retrouver un peu de tout ça dans 'Tout Conte Fée'

A bientôt,

Bandini.

* En 1938, Gance tourna rapidement une version parlante de J'accuse, à laquelle il garda le titre tout en modifiant beaucoup le scénario initial. Victor Francen, Jean Max et Renée Devillers interprétèrent ce nouveau film où étaient intercalées un certain nombre des cènes choisies dans l'oeuvre muette. 
source : http://www.cineclubdecaen.com/realisat/gance/jaccuse.htm

p. 37


vendredi 1 février 2013

Léon


La suite, page 6 et 7

Bonjour à toi cher ami.
Je termine la couleur des dernières pages et ce sera dans la boîte.
En attendant voici 2 nouvelles planches.
Tu peux lire  l'histoire dans l'ordre depuis le début en cliquant sur l'onglet 'Les planches' du menu. Je reviendrais te montrer des extraits et te raconter des trucs. Je posterais aussi de nouvelles recherches sur facebook dès que j'aurais un peu de temps.

N'hésites surtout pas à dire du bien de nous dans les cocktails,
ou sur facebook, d'un simple clic.

Merci à tous ceux qui l'ont déjà fait, on vous embrase.
On vous embrasse aussi.

 6

7

lundi 14 janvier 2013

Pages 2 et 3

2
3


Le lundi, c'est théorie.

Hello !

Parlons un peu des quelques 'trucs théoriques' qu'il est bon de ne pas trop perdre de vue, à mon avis, quand on se lance dans la réalisation d'une planche de bd.
C'est surtout pour 'éclairer' les gens qui n'y connaissent que dalle, les autres, j'aurais du mal à vous rouler.

Donc je prend mon ton un peu sérieux et je dissèque cette p... de page 1 qui ne mérite que ça.

Avant de se lancer dans le crayonné définitif (et/ou l'encrage)
on peut avoir recours au croquis pour définir le découpage de la page
(on appelle aussi ça parfois 'storyboard' même si ce terme est plutôt réservé à la mise en scène sans tenir compte de la composition graphique générale de la page).

Dans cette page, les deux premiers strips ne sont composés que d'une seule case, en revanche, même si je me suis passé ici d'une séparation (gouttière verticale), le dernier strip est constitué de 2 'cases'.
Leurs tailles et leurs rapports de taille peuvent donner plus ou moins d'importance à ce qu'on y dessine. 

Ici je cherchais l'impression d'une 'symétrie' +/-égale entre le bloc d'immeuble et la jolie fille, Blanche, en les mettant tous les deux en avant visuellement.



Une rapide explication sur le sens de lecture
et le parcours de l’œil sur la planche lors de la lecture.

Comme nous lisons (nous occidentaux) de gauche à droite (et de haut en bas), les actions des personnages vont avoir tendance à être dessinées dans ce sens, pour que le mouvement du dessin guide notre œil, qu'ils s'accompagnent mutuellement.

Or, dans certains cas, comme en bout de strip (la dernière case d'une des bandes horizontales), on peut éventuellement inverser le sens de l'action pour accompagner l’œil vers la première case du prochain strip

On évitera de le faire dans la dernière case du dernier strip, censée diriger l’œil vers le coin inférieur droit et inciter à tourner la page.

Dans la case 1, qui forme à elle-seule le premier strip, j'ai donc volontairement fait marcher mon personnage dans le sens inverse de lecture, pour donner le sentiment que c'est un retour chez soi plutôt qu'un départ, à ceci près qu'il est placé en bas à droite de la page et en fin de strip, pour ne pas rompre la dynamique.

Je choisis aussi de garder un point de vue frontal, en zoomant un peu, pour donner à l'action un côté quotidien, elle rentre chez elle comme tous les jours quoi.*
Je profite du strip 2 pour faire passer le regard devant la boucherie et ses petits rideaux.
Ensuite à nouveau la silhouette de Blanche, vue à travers la fenêtre, pour le côté un peu 'voyeur' et qui me permet l'ellipse durant laquelle elle se tape les escaliers...
et enfin, on se retrouve à l'intérieur, face à une sorte d’Olympia (de Manet) révélée dans la blancheur de son corps à demi nu et alangui.
Tu vois un peu !

* Un truc que j'ai lu dans L'art Séquentiel de Will Eisner.

Sens de lecture, Composition, Lumière.

Bien entendu, tout ceci est théorique mais je suis toujours attentif
aux 'règles' que je peux enfreindre et dans quelle mesure, d'ailleurs j'évite, sauf quand ça me démange.

Par exemple ici, la sortie de page donne sur la gauche, j'ai fini par m'autoriser cette 'erreur' pour que ma composition tienne en place, même si je compte sur le bras de la fille pour permettre une 'sortie' à droite.
Je fais donc en sorte que la lumière contre-balance cette impression en découpant un triangle lumineux sur le bord inférieur droit. La composition en demi-cercle du(des) personnage vient aussi en renfort.

Les bulles et les blocs de texte (off) participent à la composition de la page et vont être placés de manière à diriger le regard et être lus dans le bon ordre.

Voilà, voilà...si c'est pas clair je te conseille vivement l'atelier storyboard sur CFSL,
animé par le formidable Thomas Allart par exemple, là tu vas tout piger.

A bientôt !



Bandini

mardi 8 janvier 2013

La page 1

Tous droits réservés.
'Rond, rouge, petit' : Page 1


1915 :

1 : Vue des deux immeubles… Boucherie immeuble de
gauche, une jeune femme très belle se dirige vers
l’immeuble de gauche.


2 : Elle entre (porte cochère).


3 : Vue de sa chambre, elle est en petite tenue sur son lit
Off : Il était une fois une jeune fille très belle…très 
belle…


4 : Autre angle : Très belle…


5 : Elle est maintenant assise sur son lit.
Off : Et tous les jours, elle se mirait dans son miroir en questionnant:
La fille : Miroir, Miroir, suis-je la plus belle?


J'ai toujours du mal avec les pages 1 de mes bande-dessinées.
Oui, avec les pages 2 aussi, et les pages 3 etc hinhinhin, bon, mais les pages 1 c'est vrai,
y'a pas à tortiller, c'est impressionnant, tu veux pas louper ton entrée quoi. Pis faut pas non plus tergiverser, parce qu'il y a 125 pages derrière. Du coup, il y a eu plusieurs versions du découpage, j'ai dû laisser mûrir pour trouver quelque chose de 'clair'.


Première version page1(clic)
Je me suis finalement arrêté sur cette version du découpage qui donne les infos nécessaires à l'histoire, je me suis concentré sur la fluidité de la narration et le parcours de l’œil sur la planche, entre les textes et le dessin, de bas en haut et de gauche à droite.

Parce qu'ironiquement, cette garce de page 1 se tourne aussi vite qu'elle est lue, je veux dire, on arrête rarement sa lecture à la page 1 d'un bouquin.
Même si c'est à vomir, on tourne la page pour voir si ça se confirme par la suite.
La page 1 a donc son importance, mais, l'air de rien.
Arrêtons-nous dessus exceptionnellement.

Il fallait situer les immeubles, la fille aussi, 'très, très belle', sans partir dans des plans trop compliqués ou racoleurs (ma définition de ce dernier terme serait de mauvaise foi).
Introduire en somme.

Globalement, ' l'enjeu ' est donc  pour moi de comprendre, dans le scénario, les informations que je dois véhiculer par le dessin, au delà de l'aspect purement illustratif, et de donner ces infos de la manière la plus fluide possible puisque le but est de guider le lecteur pour le faire entrer dans l'histoire (et tourner la page pour découvrir les suivantes)(sans vomir).

Les timides premières recherches (p1)


Le dessin ? la couleur ?

Le dessin est crayonné, c'est le parti-pris après de nombreux essais qui m'a permis de me lancer pour de bon. J'ai eu beaucoup de difficultés à trouver 'le ton juste' pour dessiner l'histoire. Enfin, 'Mon' ton juste.

Il y avait l'époque d'abord, 1915, j'avais en tête les illustrations de cette période, un air de fusain. J'ai essayé un milliard d'encrages, de la plume au pinceau, encre et aquarelle, stylo ou tout-photoshop mais je n'arrivais à rien, je finissais par rajouter de la matière artificiellement sur mes encrages ou à nettoyer mes crayonnés jugés trop sales, je voyais toute cette énergie perdue et la somme de travail qui restait à fournir. J'ai bien failli sombrer dans le désespoir mon ami. Pourtant je ne suis plus tout à fait un bleu.


Ensuite, il y avait les personnages. Beaucoup de personnages, quelques-uns 'connus' (Le Père Léon ou Robin des bois par ex), 'hauts en couleur', avec des tronches raccords aux dialogues et d'autres plus lisses. Là aussi, je voulais trouver le ton juste entre un dessin 'comique' et un certain réalisme où je pourrais représenter 'Le loup' avec le Père Léon ou l'inspecteur adjoint avec Mlle Chapon dans une certaine unité, et sans préjugé sur le genre de l'histoire.

Je voyais aussi tout ça dans une ambiance un peu passée, une relative économie de teintes et une ambiance sépia qui contrasterait avec la deuxième partie du récit aux couleurs plus franches. Je voulais que ça vibre un peu, qu'il y ait un air d'impressionnisme charbonneux.

Enfin 'je voulais', je voulais... si j'avais eu le niveau de dessin nécessaire, un peu de talent de coloriste et une plus grande confiance en moi, je ne me serais pas posé toutes ces questions et ce livre serait déjà en train de caler le pied de la table de la cuisine de ta solderie. Il m'a fallu du temps, c'est comme ça...

Sinon je t'ai dit que c'était mon père le scénariste ?

La suite très vite...

Bandini.



dimanche 6 janvier 2013

Le Début

- Hey papa, tu pourrais m'écrire un scénar de bd et pis comme ça je le dessinerai...
- J'ai le scénar de 'Slim' si tu veux.
- Nan, le scénar de Slim j'y arriverai jamais. C'est plein de bagnoles et de trucs que ton pote a super bien dessinés dans le dossier (un projet de bd abandonné avec un dessinateur hyper talentueux) et pis...je sais pas, je voudrais un  truc un peu moins réaliste mais bien délirant tu vois...j'aime bien le ton des histoires courtes que tu faisais pour Pilote...Pis le commissaire Maigrelot ou La morde sauvage avec Maëster pour Fluide...
- Bon ben ok, je vais y penser, laisse moi le temps des vacances.


Deux mois plus tard j'avais le scénar de 126 pages entre les mains.

Titre : Rond, rouge, petit...


Je le fis lire à Didier Borg qui me dit BANCO.

Milles ans plus tard, on se retrouve ici avec l'album en train de s'achever et l'envie de partager tout ça avec toi.

Je présenterai les pages de l'histoire qui paraitra prochainement chez KSTR,
j'ajouterai (pas toujours, soit tranquille) des notes et des croquis pour expliquer un peu la cuisine interne de notre bd.
Il se peut que je te présente aussi un peu mon père, Lionel, le scénariste.
J'ai reçu sa 'carte' de Voeux pour 2013 :

Bonnet + nez = Bonèné = Bonne Année !

Voilà.
Si tu ne comprend rien à cette photo (comme - mon père me l'a confirmé dépité au téléphone hier - la majeure partie des destinataires de son enveloppe) tu n'es pas éliminé.
Tu as quand même le droit d'aimer la page Facebook de Rond, rouge, petit.
 
Si tu es amateur de rébus en 3d et de jeux de mots foireux, tu dois être sous le charme et c'est tant mieux. Tu aimeras aimer la page facebook de la bd, merci mon ami(e).

Si tu as très bien compris et que tu trouves ça affligeant,
j'ai bien peur que la page facebook soit aussi pour toi (insulte affectueuse au choix).
Après tout, on ne peut pas résumer le bouquin à ce rébus mais je
vais pas te mentir, c'est du même auteur.

J'insiste avec Facebook parce que ça permet d'avoir une diffusion assez large,
on 'partage' volontiers sur un réseau social, c'est un peu le principe, et les commentaires sont plus aisés, voilà.

Sinon ben, abonne-toi aux posts, like, Share, twitte, love et autre Google+nous,
il faut bien ça pour faire vivre un projet, nan?

Je te storytell plus tard.

Bandini